L’année dernière, les recommandations alimentaires ont été revues. Je ne vais pas toutes les détailler aujourd’hui mais seulement cibler rapidement deux aliments : la viande et le poisson. Auparavant, les recommandations concernant la viande, le poisson et les œufs étaient les mêmes. Maintenant, le PNNS nous conseille de nous tourner davantage vers le poisson et de réduire notre consommation de viande.

MOINS DE VIANDE POUR PLUS DE POISSON ?
D’après Santé Publique France, 83% des adultes dépassent le seuil recommandé des apports en acides gras saturés. Cela implique forcément que les apports en acides gras insaturés sont trop faibles. Un rapport publié par l’Anses en 2016 soulève donc deux objectifs :
1 – privilégier la consommation d’aliments riches en acide alpha-linolénique (ALA)
2 – réduire la consommation de viande et de charcuterie
La consommation d’aliments riches en ALA est associée à une diminution du risque de maladies cardiovasculaires selon un rapport de l’Anses. En 2019, les recommandations alimentaires ont été revues : la recommandation pour les poissons gras est désormais chiffrée et une information sur l’exposition éventuelle à des polluants liée aux poissons a été intégrée. Près de 70% des adultes âgés de 18 à 54 ans ne consommeraient pas suffisamment de poisson et 70% n’atteindraient pas la recommandation pour les poissons gras. On recommande donc d’alterner sur une semaine légumes secs, œufs, poisson, viande et volaille, pour le plaisir du goût et pour varier son alimentation.
A l’inverse, la consommation de viande et de charcuterie augmenterait les risques de cancer colorectal, de maladies cardiovasculaires et de diabète de type 2.
Une limite hebdomadaire (500g) à ne pas dépasser a été fixée pour la viande à proprement parler, c’est à dire les abats, l’agneau, le bœuf, le mouton, le porc et le veau. La charcuterie fait l’objet d’une recommandation spécifique avec une autre quantité hebdomadaire à ne pas dépasser (150g).
LA VIANDE EST MAUVAISE POUR LA SANTE ?
Le lait, les produits laitiers, les œufs, le poisson et la viande sont des aliments riches en protéines. On trouve aussi des protéines dans des produits végétaux mais ceux-ci ont une teneur limitée en certains acides aminés essentiels, comme la lysine pour les céréales, ou les acides aminés soufrés (thréonine et méthionine) pour les légumes secs. La viande reste tout de même limitée à 500g par semaine sans compter la volaille, ce qui représente entre 4 et 5 portions. Elle est donc loin d’être à bannir totalement. De plus, elle est une excellente source de fer héminique. Donc comme beaucoup de choses, la viande est nocive si elle est consommée en excès. Seulement, pour de nombreux français, un repas sans viande n’est pas un vrai repas. C’est pour cela qu’il est important de sensibiliser aux dangers d’une consommation excessive.
EN QUOI LE POISSON EST IL MEILLEUR ?
Le poisson est une source privilégiée en oméga-3 dont certains sont indispensables au développement et fonctionnement du système nerveux et contribuent à la prévention des maladies cardiovasculaires. Parmi les poissons gras, certains contiennent davantage d’EPA (acide eicosapentaénoïque) et DHA (acide docosahexaénoïque) et sont particulièrement intéressants sur le plan nutritionnel car ils contribuent à la prévention des maladies cardiovasculaires et sont nécessaires en particulier au développement et au fonctionnement du cerveau, de la rétine et du système nerveux.
A l’inverse, les graisses qu’on retrouve dans la viande sont principalement des acides gras saturés, qui n’ont pas ces bénéfices sur la santé, il est donc préférable de les éviter. On recommande de manger du poisson deux fois par semaine, dont une fois du hareng, du maquereau, des sardines ou du saumon, qu’ils soient frais, en conserve ou surgelés. Il n’est pas forcément conseillé d’en manger davantage mais ces deux portions sont quand même nécessaires sur une semaine. Il est intéressant de varier les espèces de manière à limiter l’exposition aux produits contaminants. Car oui, le but de ces recommandations n’est pas de vous inciter à manger du poisson matin, midi et soir car malheureusement certaines espèces peuvent être exposés aux métaux lourds à cause de la pollution de l’eau. Encore un fois, cela ne représente pas de grand danger si on en consomme de manière raisonnée.
LE LIEN ENTRE L’ALIMENTATION ET LE DECLIN COGNITIF
Qui a déjà entendu que le fait de manger du poisson nous aide à développer notre mémoire ? Pour ma part oui, mais voici ce qu’il en est. Selon le rapport de l’Anses cité précédemment, il y aurait un rapport probable entre la consommation d’au moins une portion de poisson par semaine, soit environ 100g, et la réduction du risque de démence. Les données ne sont en revanche pas suffisantes pour déduire que la consommation de poisson permet de réduire le risque de déclin cognitif. La réduction de ce risque de déclin cognitif serait en revanche favorisée par une consommation d’alcool modérée, et plus particulièrement par une consommation modérée de vin.
Sources :
https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/nutrition-et-activite-physique/documents/rapport-synthese/adequation-aux-nouvelles-recommandations-alimentaires-des-adultes-ages-de-18-a-54-ans-vivant-en-france-etude-esteban-2014-2016.-volet-nutrition https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2012SA0103Ra-3.pdf