Quand on est malade, on s’intéresse le plus souvent aux symptômes qu’à la ou les causes multiples d’une maladie. Il existe une prédisposition génétique qui est variable d’un individu à l’autre, et nous sommes impuissants face à celle-ci. Néanmoins, on sait que notre santé dépend d’autres facteurs, notamment liées à notre environnement, sur lesquels il est plus simple d’agir. L’alimentation étant le carburant de notre organisme, c’est le premier de ces facteurs sur lesquels nous pouvons jouer pour améliorer notre état de santé. Plusieurs hypothèses ont montré qu’un régime alimentaire spécifique peut prévenir, voire arrêter le processus de certaines maladies chroniques. De nombreuses maladies nécessitent une modification de l’alimentation : c’est le cas des maladies cardiovasculaires, du diabète, des dyslipidémies, de la maladie cœliaque… et certaines de ces maladies peuvent même être évitées en ayant une alimentation variée et équilibrée tout au long de notre vie, comme le surpoids et l’obésité par exemple. Il y a également d’autres pathologies dont le mécanisme n’est pas forcément évident à comprendre, mais sur lesquelles l’alimentation peut avoir un rôle : c’est le cas notamment des maladies auto-immunes et des maladies d’encrassage.
Petit rappel : Les microbes sont des organismes microscopiques, invisibles à l’œil nu, et présents presque partout sur Terre. Il en existe une multitude, allant des organismes très simples faits d’une cellule, aux organismes plus complexes, leurs tailles et formes étant aussi variées. Ils sont généralement classés en quatre groupes : les bactéries, les champignons, les parasites, les virus.
Les maladies auto-immunes résultent d’un mauvais fonctionnement de notre système immunitaire, celui-ci s’attaquant à ce qui constitue normalement notre organisme. Le diabète de type 1, la maladie de Crohn, la polyarthrite rhumatoïde ou bien la sclérose en plaques sont des exemples de maladies auto-immunes. Ce sont des maladies complexes pour lesquelles on développe de nouvelles biothérapies efficaces dont le but est de contrôler le système immunitaire sans que celui-ci devienne inactif face à de réels agents pathogènes. Il existe plus de 80 maladies dues à un dysfonctionnement du système immunitaire, et cela peut être causé par notre environnement, nos gènes, hormones ou microbiotes… Notre corps est supposé nous protéger des virus et bactéries mais parfois, notre système immunitaire peut se déréguler : il devient trop sensible à certains constituants extérieurs, provoquer des allergies ou bien réagir contre des constituants de l’organisme et donc favoriser l’apparition de maladies auto-immunes. Ces maladies correspondent toutes à des maladies chroniques qui sont provoquées par de fortes réactions inflammatoires anormalement fréquentes de l’organisme face à ses propres composants. Les anticorps provoquent des lésions cellulaires ou tissulaires qui causent ensuite des symptômes plus ou moins graves. Ces lésions peuvent toucher le foie, les neurones, le pancréas ou différents tissus de notre organisme.
Les maladies d’encrassage sont provoquées par des molécules d’origine alimentaire ou bactérienne qui pénètrent anormalement dans l’organisme en passant par l’intestin grêle. Elles sont trop petites pour déclencher la production d’anticorps et s’infiltrent dans les tissus en perturbant donc la communication entre les cellules de notre corps. On qualifie ces molécules de polluants. Cette pollution provoque donc ce qu’on appelle des maladies d’encrassage. Ces composés polluants s’infiltrent partout, y compris dans les tunnels de communication entre les cellules, qui servent entre autres à guérir des cellules malades voire en voie de cancérisation. Ces cellules ne peuvent pas être soignées ce qui peut donc entraîner un développement anarchique de cellules cancéreuses et donc un cancer. Ces polluants peuvent aussi bloquer les récepteurs membranaires de nos cellules (récepteurs hormonaux, peptidiques et autres), les communications cellulaires sont donc dégradées. Cela peut aussi provoquer une augmentation de la production de radicaux libres, qui sont nuisibles en trop grande quantité, des inflammations permanentes et des perturbations de nos défenses immunitaires, nos enzymes n’étant pas capables de traiter ces substances. Notre système immunitaire est donc altéré, nos hormones sont moins efficaces, de même pour les médiateurs de l’inflammation et les neuropeptides, les cellules ont du mal à échanger entre elles. L’arthrose, l’ostéoporose, la goutte, la polyarthrite, les fibromyalgies, les tendinites sont des exemples de maladies d’encrassage.
ACTION DE L’ALIMENTATION
Le régime paléo revient très souvent dans les régimes conseillés pour lutter contre les maladies auto-immunes. Il s’agit d’un régime ayant pour principe de copier la nourriture de l’être humain préhistorique lorsqu’il devait chasser pour se nourrir, soit un mode d’alimentation très éloigné de celui de notre civilisation actuelle. Cela exclut donc tout aliment ayant subi un traitement, transformation ou congélation. La viande et les graisses sont inclues dans ce mode d’alimentation mais elles doivent être naturelles et de bonne qualité. Ce régime permet aussi de réduire la pression artérielle, de réduire la quantité de graisse accumulée et de détoxifier les cellules et organes internes. Il faut tout de même surveiller son état physique car on observe parfois des faiblesses comme des étourdissements. Il s’agit aussi d’un régime assez difficile à suivre car il n’est pas forcément conçu pour s’adapter à notre mode de vie actuel mais pour un mode de vie bien plus ancien. Comme pour tout régime, il est essentiel de s’orienter au préalable vers un professionnel de santé avant de modifier son mode d’alimentation de manière radicale.
Le régime Seignalet ou encore régime hypotoxique est aussi un régime réputé pour réduire les effets des maladies auto-immunes et d’encrassage. Ce régime consiste en gros, à supprimer le gluten et les laitages de notre alimentation, en prenant au besoin des compléments alimentaires. Des améliorations ont été observées dans des cas cliniques d’arthrose ou de fibromyalgie. Il s’agit cependant d’un régime très strict, qui demande d’être extrêmement déterminé et rigoureux, aucun écart n’étant permis pour pouvoir observer les bénéfices de ce régime.
Certains aliments ont aussi des propriétés anti-inflammatoires, c’est le cas des :
– Protéines végétales, que l’on trouve dans les légumineuses, qui apportent en plus des fibres, des glucides à index glycémique bas et des minéraux.
– De certains herbes et épices, notamment le basilic, le curcuma, le curry, le gingembre, le persil, le piment de Cayenne, le romarin et le thym, qui permettent de booster notre système immunitaire.
– Mais aussi des aliments riches en oméga 3 (comme les poissons gras et crustacés), EPA et DHA plus précisément, qu’on appelle les « bonnes graisses ».
Il faut dire que de mauvaises habitudes alimentaires ainsi que de faibles connaissances en diététique peuvent empirer notre état de santé. Rassurez-vous, il n’est pas nécessaire d’adopter impérativement les régimes présentés ci-dessus pour rester en bonne santé. Il s’agit simplement de quelques changements pouvant apaiser certains symptômes causés par ces maladies. Pour les bien-portants, il suffit d’avoir une alimentation équilibrée avec tous les macronutriments nous fournissant l’énergie dont notre organisme a besoin !