Les tendances alimentaires vont et viennent, mais le véganisme gagne régulièrement du terrain depuis des décennies avant de connaître une explosion de popularité au 21e siècle. Le régime végan est-il la solution à nos problèmes de santé et à la protection environnementale ? Les hommes peuvent-ils être vraiment en bonne santé avec un régime exclusivement végan ? A quoi ressemblerait notre planète si nous cessions tous de consommer des produits animaux ?
Les réponses à ces questions ont un effet important sur ce que nous mangeons, comment nous produisons notre nourriture, sur notre santé et la protection environnementale.
Disclaimer : je ne suis pas végane et cet article n’a pas pour but d’inciter qui que ce soit à le devenir. Je partage simplement des points de réflexion que j’ai développé par moi même suite à la lecture de certains articles/livres, ou visionnage de reportages.
DIFFERENCE ENTRE VEGETARIEN, VEGETALIEN, VEGAN
La différence entre un végétalien et un végétarien est que les végétariens mangent souvent des œufs, laitages ou les deux car les animaux ne sont pas tués pour produire ces aliments. Les végétariens peuvent manger du miel et d’autres produits animaux, comme la protéine whey qui est dérivée du petit lait, puisqu’on ne tue pas d’animaux. Certaines personnes se considèrent végétariens même s’ils mangent du poisson et des fruits de mer, mais la plupart des végétariens et végétaliens catégoriseraient ce régime plutôt comme pesco-végétarien. Il y a aussi des personnes qui se considèrent fléxitariens, qui limitent la fréquence ou les occasions où ils mangent de la viande, ou bien qui réduisent simplement leur consommation de viande pour favoriser les aliments végétaux.
Les modèles de régimes occidentaux sont basés sur la consommation de viande et d’autres produits animaux, incluant les laitages, tout comme certains légumes, céréales raffinées et produits sucrés. Ils ne cherchent pas forcément à atteindre les objectifs nutritionnels d’au moins cinq portions de fruits et légumes par jour ou d’un bon apport en fibres, et ils dépassent les repères en protéines, graisses saturées et sucre. Si quelqu’un devient végétalien et supprime simplement les produits animaux en augmentant les autres aliments qu’ils mangent déjà, leur régime peut être fade et sans intérêt. Cependant, un régime végétalien bien réfléchi peut être riche de toutes sortes d’aliments végétaux savoureux. Les aliments végétaux sont tous les aliments qui viennent des plantes : céréales, fruits, graines, herbes, légumes, légumineuses, noix. Cette catégorie inclut les aliments qui ne sont pas transformés, comme un chou-fleur ou un oignon, mais aussi les aliments produits à partir d’une plante, comme le tofu, l’huile de tournesol ou le pain.
Certains végétaliens poussent leur régime un peu plus loin dans un mode de vie qui évite tous les produits venant des animaux. Pour eux, le véganisme donc, libère les animaux de toute forme d’exploitation humaine, peu importe à quel point cela peut paraître inoffensif. C’est fréquent, pour les végans et même les végétariens de ne pas porter de fourrure ou de cuir puisque les animaux doivent être tués pour ces produits. Certains végans évitent aussi de porter ou utiliser des produits à base de soie ou de laine et s’orientent vers des cosmétiques végans. Ces cosmétiques ne sont pas testés ou développés sur les animaux. Ils ne contiennent aucun ingrédient qui vient des animaux comme l’albumine, le carmin, le cholestérol, la cire d’abeille, le collagène, la gélatine, la gomme-laque, la kératine, la lanoline ou le miel. Ils n’utilisent pas de brosses en crin de cheval ou poil de sanglier et n’achètent pas non plus d’éponges naturelles.
A QUOI PEUT RESSEMBLER UNE JOURNEE D’ALIMENTATION VEGANE ?
Un petit déjeuner végan peut contenir de l’avoine, des fruits et noix ou un toast à l’avocat parsemé de graines de chia avec de l’huile d’olive extra vierge. Pour le déjeuner végan, on peut se tourner vers un wrap garni avec des céréales et légumes frais ou un bol de chili garni avec des céréales, haricots et légumes. Un diner végan peut être du riz avec des légumes sautés, des pois chiches rôtis et une sauce aux herbes ou du chou-fleur émietté au safran, avec du tofu mariné et une salade verte. Et pour un dessert végan, on peut profiter d’un granité aux fruits avec de la glace au lait de coco ou un pudding de chia au cacao.
Pour faire court, les repas végans sont basés sur une large gamme de fruits, légumes, céréales, légumineuses, herbes, épices, noix et graines. Les légumineuses, aussi connus comme légumes secs, sont les graines ou gousses de plantes légumineuses comme les pois et haricots. Les légumineuses incluent les haricots, les pois, les lentilles, les fèves et les produits à base de soja. Ils sont très intéressants car ils apportent des protéines végétales, ce qui est important quand on retire tout produit animal de son alimentation. Ces ingrédients peuvent être mélangés et associés dans d’infinies combinaisons nutritionnelles et savoureuses.
Les multiples raisons pour être végan se classent en trois catégories principales : éthique, écologique et santé.
ETHIQUE
La différence entre les végétariens, qui pensent comme les végans qu’il n’est pas correct de tuer les animaux, et les végans est le questionnement suivant : est-il éthique d’exploiter les animaux au profit des hommes ?
Même si les abeilles ne sont pas tuées pour leur miel, elles en produisent pour pouvoir se nourrir tout l’hiver. Quand les apiculteurs collectent le miel, il arrive qu’ils n’en laissent pas assez pour les abeilles. Ils supplémentent les alvéoles de la ruche avec de l’eau sucrée, qui est bien moins nourrissante pour les abeilles. Les végans pensent que le miel, la cire d’abeille et la gelée royale sont exclusivement réservés au bien-être des abeilles et qu’on les exploite en leur prenant, ce qui n’est pas moralement correct.
Beaucoup de végans se posent des questions morales et éthiques concernant l’élevage des animaux pour l’utilisation humaine car les méthodes industrielles d’agriculture animale gardent les animaux dans des espaces confinés, sans la possibilité d’exécuter leurs comportements naturels. Ces comportements naturels sont ceux que les animaux sont amenés à faire et qui sont la clé de leur bonne santé, comme pour les poulets qui se perchent pour dormir ou pour les porcs qui fouillent la terre pour se nourrir. Une incapacité à exécuter ces comportements naturels peut causer du stress et parfois même de l’automutilation, ce qui est bien dommage car un animal stressé donne généralement une viande de mauvaise qualité. Les méthodes industrielles les plus connues sont l’élevage et le gavage intensifs. Ces deux méthodes retiennent un grand nombre d’animaux dans des cages ou enclos bondés. Le bon sens moral serait que l’élevage moderne et l’industrie de l’agriculture animale sont très exploitatrices, sans parler de l’impact environnemental, social et économique qui n’est pas durable.
ENVIRONNEMENT
Un bœuf d’élevage, par exemple, nécessite plus de 18 000 calories, sans compter les ressources énergétiques et la main d’œuvre humaine pour produire seulement 500g de viande, ce qui apporte environ 950 calories pour les hommes. L’élevage moderne créé aussi une grande quantité de déchets divers qui sont nocifs pour l’environnement, incluant des déchets animaux et des pesticides utilisés pour faire pousser les récoltes pour nourrir le bétail.
Sur une planète avec une population à croissance exponentielle, cela serait avantageux que davantage de personnes puissent être nourries avec moins de ressources en ayant un régime basé sur les végétaux.
SANTE ET DIETETIQUE
Troisièmement, de nombreuses personnes adoptent un régime végan pour des raisons de santé, et plusieurs études supportent cet argument.
Suivre un régime végan est un moyen simple et efficace de réduire le cholestérol et les graisses saturées, tout en augmentant les anti-oxydants dans notre alimentation. Certaines personnes remarquent également un niveau d’énergie amélioré, une peau plus nette et une meilleure digestion comme conséquences au régime végan.
Même si de nombreux aliments industriels et boissons sucrées sont végans après tout, de nombreuses personnes rapportent avoir perdu du poids après être devenu végétalien.
Premier problème : mange-t-on suffisamment des nutriments que l’on trouve en grande quantité dans les ressources animales ? Suivre un régime qui exclut les produits animaux peut rendre les repas en extérieurs inconfortables voire stressants. Quitter les normes traditionnelles d’une assiette avec de la viande au milieu requiert d’adopter une toute nouvelle attitude pour préparer les repas, spécialement pour toute une famille. Enfin, avoir des envies d’aliments spécifiques est aussi un problème pour un nombre de personnes qui s’essayent au véganisme.
Les frais financiers pour maintenir un régime végan varié et sain peuvent être considérables selon le lieu où on va faire ses courses, le temps de prendre ses marques et pour certains il y a aussi un gros effort à s’impliquer dans la prévision et la préparation des repas. En effet, le challenge de devenir et rester végan est tellement important que plus de quatre végans et végétariens sur cinq recommencent à manger de la viande et d’autres produits animaux dans l’année. Les problèmes que peut poser le véganisme sur la diététique traditionnelle sont quant à eux moins évidents, car actuellement la demande pour des aliments riches en nutriments augmente dans le monde, ce qui mène à la surexploitation de certaines économies en développement, tout en étant sous l’influence des tendances alimentaires occidentales. Pour rappel, la diététique regroupe les pratiques culturelles, économiques et sociales liées à la production et consommation de nourriture, incluant les traditions, différences régionales, ingrédients et techniques culinaires.
Notons tout de même un point intéressant : les inconvénients d’être végans sont généralement plutôt personnels tandis que les avantages sont plus larges et à échelle mondiale. Toutes les raisons sont bonnes pour se questionner sur notre manière de manger et éventuellement de se remettre en question. Est-ce le côté éthique, environnemental ou la santé qui peut nous pousser à être plus vigilant sur notre manière de consommer ? Pour ma part, l’aspect écologique est celui qui m’a le plus poussée à être plus vigilante à mon alimentation animale. J’ai significativement réduit ma consommation de viande et n’hésite pas à tester des plats végétariens ou végétaliens que je trouve dans des livres de cuisine ou même lors de sorties au restaurant. Et vous, seriez vous prêts à modifier votre manière de vous alimenter ?